C'est une CELEBRATION illuminante que nous propose aujourd'hui Bruno Onesta
Rien d'éphémère, ni dû au hasard, voir l'exposition à thèmes des photos de Bruno Onesta, c'est éprouver intimement l'intense. Nous vivons ici dans des univers qui s'interpénètrent. Sommes-nous dans la réelle-réalité, dans le rêve de la réalité ou dans la réalité d'un rêve, dans le monde du dedans ou dans le monde du dehors ? Gare aux mémoires. Tout s'imprime sur notre rétine et un tri se fait a posteriori. Prises urbaines, corporelles, oniriques, naturelles : en extérieur, en intérieur, en " humaine ", sur le vif, paysage humain, monde animal, monde végétal, monde inanimé, nous sommes transposés où nous devrions être dans l'instant. Ailleurs ou ici, c'est une dimension sans dimensions, là où il suffit de penser pour être où nous ne sommes… C'est "l'Intimité" de l'Artiste qui convoite notre attention.
Nous ressentons avec angoisse le saut qu'il nous faut faire pour enjamber le précipice, ce contenant du vide. Ne plus se complaire dans ce qui nous guette, l'inertie du Nous-Mêmes. L'effort de regarder cette œuvre avec intention est le gage de tous ceux qui comprennent que s'engager dans l'aventure d'un avenir incertain est l'action qui concasse le passé et ouvre ainsi l'entendement. Elargissons notre vision et éprouvons que Bruno le photographe, Bruno le poète, Bruno le peintre, et Bruno le musicien ne sont qu'une seule et même personne qui apprivoise nos envies d'exister tout simplement. Il aimante notre soif de beautés et de vérités en recherchant cette musique mystérieuse qui prend la forme d'un être, d'un objet, d'un paysage, d'une scène, d'un "Rituel" qui se cachent encore à nos yeux fébriles, car surgis de l'ailleurs. C'est l'éternel voyage entre le Sacré et le Profane. Le métaphysique y côtoie sans cesse le physique. Quel chemin emprunterons-nous pour mieux vivre la Vie que nous vivons ? La vivons-nous vraiment cette Vie, et Comment? Ce sont les deux questions que nous pose Bruno Onesta dans le Donner à voir de cette exposition
Capter la Vie dans l'objectif d'un appareil, comme l'Instant dans sa boulimie de l'Inattendu, voir ces images transposées faire battre le cœur du plus simple des contemplateurs, quelle satisfaction éprouvée par l'artiste. La rencontre avec ce monde inconnu observé par l'œil expérimenté du photographe emprisonne dans son boîtier l'image qui réapparaît exposée au regard du public. Que de rencontres magiques dans tous ces miroirs qui s'agitent : le photographe qui prend le sujet, le sujet qui le regarde et est regardé par le public, observé lui-même par le sujet, et l'artiste attentif aux réactions de son public. Tout peut rebondir dans les yeux de celui qui regarde. Il y a de la frénésie enfantine dans tout ça. Et, Bruno de dire, Si je me suis mis à la photo, c'est pour être sûr d'être du bon côté de l'objectif.
Si vous admettez que votre esprit se projette sur la toile de votre imaginaire, alors ce que vous imaginez a une réalité concrète, votre réalité. Qu'importent les conséquences, elles sont incluses dans le " grand sac à mémoires " de l'Univers.
Richesse de la mémoire, oui. Là où vont ces oiseaux blancs, nous allons. Cache d'amitiés de tous nos Everest tourbillonnants de flocons indigo qui enlassent nos grands sommets. Amour caché dans ses méandres, figé dans ses ciels tourmentés, qui pourrait donner la paix aux peuples esseulés. Regardons-nous en face, traversons ses brouillards épais, et changeons le scénario trop longtemps importé de nos cœurs arides. Ignorons ces faux sommets et retrouvons-nous devant la magie de cette multidimension humaine.
Célébration pourrait être la clef qui ouvre la porte de ces autres mondes où il est difficile de se glisser sans avoir abandonné la poix que nos habits de passage accrochent. Avec cette exposition, nous retrouverons cette légèreté d'avenir avec émotion et libérerons ainsi de l'énergie "Collective". Ressentir, laisser la place à l'Espoir, à la Joie, au Rire, et nous faire transporter par une vague d'AM authentique OUR.

Pierre Louis

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